En langue inga (une variante du quechua), parlée dans le sud de la Colombie, le mot « kawari » désigne une vue panoramique de la forêt ou du paysage.

Ce mot capture l’esprit du fonds, qui vise à réunir une diversité d’éléments pour permettre une protection holistique et inclusive des forêts, de la biodiversité et des droits autochtones – tout comme les différents composants d’un écosystème travaillent ensemble en faveur de la santé de la planète.

Le Kawari Fund a été créé pour promouvoir et protéger les droits et les intérêts des Peuples Autochtones et des Communautés Locales dans le cadre des négociations sur le carbone, en se concentrant principalement sur les initiatives juridictionnelles (nationales ou infranationales).

Le fonds fournit une source fiable de soutien financier dans le secteur du carbone, afin de permettre aux Peuples Autochtones et aux Communautés Locales de renforcer leur rôle et leur pouvoir de négociation sur les marchés du carbone, tout en garantissant également qu’ils bénéficient équitablement des initiatives d’échange de droits d’émission auxquelles ils participent. Kawari vise à permettre aux parties prenantes de négocier des accords liés au carbone favorisant les perspectives endogènes de développement, ainsi que de refuser les accords défavorables. Le fonds aide également à soutenir les ONG et les gouvernements œuvrant pour des réductions d’émissions à haute intégrité.

Les subventions Kawari fournissent un soutien agile et spécialisé afin de permettre le développement d’initiatives de haute intégrité et de grande efficacité pour la lutte contre le changement climatique, la biodiversité et les Peuples Autochtones et les Communautés Locales. Les objectifs du fonds sont :

• améliorer l’environnement propice à la gouvernance basée sur le respect des droits, en soutenant une politique et un cadre juridique favorables ;

• renforcer les capacités, les compétences et la voix des partenaires, afin de leur permettre d’être impliqués efficacement, de décider de leur participation, et de négocier sur un pied d’égalité avec les responsables du développement des programmes ;

• soutenir la participation, la collaboration et le partenariat efficaces des Peuples Autochtones et des Communautés Locales avec d’autres acteurs, afin de renforcer leur capacité de leadership des initiatives de financement du carbone forestier et les bénéfices qu’ils peuvent en tirer ;

• intégrer des exigences, des systèmes et des processus de protection dans la conception et la mise en œuvre des initiatives juridictionnelles de financement du carbone forestier.

Le Kawari Fund est géré par Re:wild. Il est informé par un conseil consultatif composé d’experts en finance climatique, biodiversité et droits autochtones, ainsi que de représentants autochtones. Le conseil joue un rôle central dans la définition des objectifs, des priorités et de la stratégie du fonds.

Le fonds pourra soutenir des activités telles que :

• révision ou évaluation des politiques afin d’opérationnaliser les mécanismes de partage des avantages, d’assurer le respect des garanties de Cancún, d’opérationnaliser les processus de Consentement Libre, Informé et Préalable (CLIP), et/ou de définir les droits aux crédits carbone ;

• formations sur les initiatives de financement du carbone forestier pour les communautés, y compris, mais sans s’y limiter, la clarification des processus, exigences, bénéfices et risques des initiatives juridictionnelles ; la compréhension des systèmes de protection requis pour les programmes juridictionnels REDD+ ; la sensibilisation des PA et CL au sujet de leurs droits, comment les exercer, et comment demander des recours à travers des mécanismes de griefs et de réclamations ou d’autres canaux, le cas échéant ;

• réunions régionales de Peuples Autochtones et Communautés Locales pour soutenir le renforcement des capacités et renforcer la solidarité au sein des acteurs engagés dans les discussions sur le carbone, afin de développer leurs droits dans la région concernée ;

• la participation des Peuples Autochtones et des membres de la communauté dans les réunions nationales concernées par les initiatives juridictionnelles, là où leurs voix sont nécessaires. Évaluations techniques sur la façon dont les perspectives des Peuples Autochtones et Communautés Locales pourraient être intégrées à la conception et au développement de systèmes d’information sur les dispositifs de protection ;

• formations et/ou dialogues avec les représentants des gouvernements sur la façon d’effectuer des contrôles du respect de la conformité aux garanties de Cancún.